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Hausse moins rapide du chômage ...

CA AURAIT PU ETRE PIRE ?

... mais côté hausse, les tarifs EDF prennent le relais !

dimanche 16 août 2009 par JMT

Le recul de l’emploi salarié s’est atténué en France au deuxième trimestre sur fond de légère reprise économique, principalement grâce à une moindre chute de l’intérim, mais les perspectives pour l’emploi restent plutôt sombres.

Les tarifs de l’électricité augmentent dès samedi de 1,9% pour les ménages et de 4 à 5% pour les entreprises, une mesure annoncée par le gouvernement début août et critiquée par syndicats, patronat et associations de consommateurs en cette période de crise économique.

EDF a annoncé vendredi une hausse de 1,9% du prix de l’électricité pour les particuliers, à partir du 15 août.

Avec le recul, la gaffe politique du PDG d’EDF, Pierre Gadonneix, prend sa véritable dimension : il a juste commis l’erreur de vendre la mèche à l’opinion publique.

Comment abîmer une stratégie d’avenir par une communication calamiteuse : le PDG d’EDF, Pierre Gadonneix, vient d’en faire la démonstration. Sa revendication d’une augmentation tarifaire est légitime à plus d’un titre.

Emploi : 74.100 destructions nettes au 2e trimestre, deux fois moins qu’au premier

PARIS (AFP) - 14/08/09 20h35

Le recul de l’emploi salarié s’est atténué en France au deuxième trimestre sur fond de légère reprise économique, principalement grâce à une moindre chute de l’intérim, mais les perspectives pour l’emploi restent plutôt sombres.

Des croix symbolisant les emplois détruits devant l’entreprise Chaffoteaux-et-Maury à Ploufragan, le 7 août 2009

La France a enregistré 74.100 pertes nettes d’emplois dans les secteurs marchands au deuxième trimestre (-0,5% sur trois mois, -2,5% sur un an), après 168.400 au premier trimestre. Cela ramène le nombre de salariés à 15,6 millions, au plus bas depuis trois ans.

En un an, l’économie a détruit plus de 400.000 postes dans les secteurs marchands.

Ces données provisoires ont été diffusées vendredi par le ministère de l’Emploi, au lendemain de l’annonce d’une croissance surprise de 0,3% du PIB au deuxième trimestre, après quatre trimestres consécutifs de repli.

Le ministère a aussi fait état d’une hausse de 0,4% sur trois mois, et de 2,2% sur un an, de l’indice du salaire mensuel de base mais aussi de l’indice du salaire horaire de base des ouvriers. Comme les prix à la consommation ont augmenté de 0,4% sur trois mois mais ont baissé de 0,5% sur un an, le gain de pouvoir d’achat est nul sur trois mois et atteint 2,7% sur un an.

Lors des trois premiers mois de 2009, l’économie avait détruit près de deux fois plus d’emplois salariés que sur l’ensemble de l’année 2008, un record historique qui avait attaqué le noyau des emplois durables.

Alors que la différence entre emplois créés et détruits était de plus en plus négative depuis quasiment un an, les chiffres du deuxième trimestre 2009 semblent marquer un infléchissement.

Pour l’Insee, "l’atténuation de la baisse est surtout imputable à la stabilisation de l’emploi intérimaire", qui a accusé 16.200 pertes nettes de postes au deuxième trimestre (-3,7% sur un trimestre), environ cinq fois moins qu’au trimestre précédent.

Une offre d’emploi en intérim dans la vitrine d’une agence de travail temporaire

En un an, le nombre de postes temporaires, comptabilisés dans les services -même quand il s’agit de missions effectuées dans l’industrie ou le bâtiment- a cependant chuté de 198.300 (-32,1%), selon l’institut.

Dans l’industrie, qui connaît une hémorragie d’effectifs depuis 2001, les destructions nettes d’emplois se sont accentuées de nouveau, tandis que dans les services, les pertes d’effectifs ont été moindres qu’au trimestre précédent "du fait essentiellement de l’intérim".

La construction a encore créé des emplois mais seulement 3.600.

La ministre de l’Economie, Christine Lagarde, a noté "avec satisfaction" une "dégradation moins importante qu’au premier trimestre" qui "reflète en partie l’évolution favorable du PIB au deuxième trimestre" et "tire profit des mesures prises par les pouvoirs publics depuis plusieurs mois".

La ministre de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi Christine Lagarde, le 29 juillet 2009, à Paris

Mais elle a rappelé que "la situation du marché du travail devrait rester difficile au cours des prochains trimestres".

"Tant que les entreprises ne recommenceront pas à investir, elles ne créeront pas suffisamment d’emplois. Il ne faut pas s’attendre à des miracles à court terme", a-t-elle expliqué vendredi.

Bercy avait estimé en juin que les destructions d’emplois salariés dans le privé en 2009 pourraient approcher de la dernière prévision du régime d’assurance chômage, à savoir -591.000.

L’Insee avait pronostiqué en juin une poursuite de la dégradation "rapide" du marché du travail et un taux de chômage dépassant la barre symbolique des 10% en fin d’année.

La hausse du chômage va se poursuivre, car "il y a toujours un décalage de deux à trois trimestres entre la reprise de l’activité et celle de l’emploi" comme l’a expliqué notamment l’économiste Eric Heyer (OFCE), et va peser sur la reprise.

Tarifs électricité : la facture augmente de 2,3% en moyenne dès samedi

PARIS (AFP) - 14/08/09 19h45

Les tarifs de l’électricité augmentent dès samedi de 1,9% pour les ménages et de 4 à 5% pour les entreprises, une mesure annoncée par le gouvernement début août et critiquée par syndicats, patronat et associations de consommateurs en cette période de crise économique.

Une facture et un compteur d’électricité

La facture des quelque 29 millions de bénéficiaires de tarifs réglementés (95% des consommateurs français) augmente ainsi de 2,3% en moyenne.

Selon Electricité de France (EDF), ce mouvement tarifaire représente une hausse comprise entre 50 centimes et 1,50 euro par mois en moyenne pour un foyer logeant dans une habitation de 100 mètres carrés. L’entreprise publique, qui réclamait une augmentation bien supérieure, relève que la hausse annoncée reste "modérée".

"1,9%, c’est quand même une mauvaise nouvelle", a réagi Thierry Saniez, délégué général de l’association de consommateurs CLCV. "C’est un coût qui n’est pas anodin pour les consommateurs dans une période difficile".

Cette hausse des tarifs ne sera "pas sans incidences sur les entreprises (...) notamment en matière d’emploi", affirme la fédération CGT de l’Energie.

Evolution des tarifs EDF pour les particuliers depuis 2001

"Nous déplorons cette hausse qui va impacter de manière négative le compte d’exploitation des entreprises", a déclaré à l’AFP Jean-Eudes du Mesnil du Buisson, secrétaire général de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME), en évoquant des risques de "défaillance d’entreprises".

Les 299.000 PME et PMI abonnées au "tarif jaune" vont voir leur facture augmenter de 4% tandis que les 104.850 grandes entreprises souscrivant un "tarif vert" paieront 5% de plus.

A la CFDT d’EDF, on ne se dit en revanche pas opposé à l’augmentation des tarifs, "dans la mesure où elle est nécessaire à la politique de relance des investissements" de l’entreprise publique.

"Mais nous serons extrêmement vigilants à la politique de dividendes car il faut que l’effort soit partagé", estime Patrick Larradet, administrateur CFDT chez RTE (filiale d’EDF).

EDF a distribué 2,5 milliards d’euros de dividendes au titre de l’année 2008 (soit 73% de son bénéfice net), essentiellement à l’Etat, son principal actionnaire avec 85% du capital.

"L’Etat actionnaire serait mieux inspiré d’alléger les contraintes financières de l’entreprise publique en cessant de prélever près de deux milliards d’euros de dividendes par an, soit quatre fois l’effet de cette augmentation des tarifs", s’insurge la CGT.

Le PDG d’EDF Pierre Gadonneix avait réclamé en juillet une hausse des tarifs bien plus importante afin de financer les investissements du groupe en France : 20% sur trois ans, soit une augmentation de 6 à 7% par an.

Rappelant que son groupe allait investir 7,5 milliards d’euros en France en 2009, M. Gadonneix a à nouveau souligné vendredi que "ce mouvement tarifaire accompagne la forte accélération des investissements d’EDF en France".

Le groupe d’électricité fait valoir en outre que "les tarifs réglementés de l’électricité en France sont parmi les plus bas d’Europe".

Selon l’institut européen des statistiques Eurostat, un ménage européen moyen paye sa facture d’électricité 45 euros par mois, contre 35 euros en France. En tenant compte des différences de pouvoir d’achat entre pays européens, l’électricité française est une des moins chères d’Europe, juste après la Finlande et la Grèce.

"Il est tout à fait légitime que l’électricité soit moins chère en France car elle est produite par le parc électronucléaire", réplique Thierry Saniez. Mais ce parc "a lui même été financé par les Français : il est normal qu’ils en tirent un bénéfice".

EDF - L’électricité 1,9% plus chère dès samedi

le 14/08/2009 - 09h12

EDF a annoncé vendredi une hausse de 1,9% du prix de l’électricité pour les particuliers, à partir du 15 août.

Crédit Photo : Médiathèque de la Commission européenne Prise électrique

Comme chaque année, le 15 août est synonyme d’augmentation des tarifs de l’électricité. Dès ce samedi, cette hausse sera de1,9% en moyenne pour les particuliers clients d’EDF. Ce chiffre correspond au souhait exprimé début août par le gouvernement, qui avait saisi pour avis la Commission de régulation de l’énergie. En août 2008, la hausse avait été de 2%.

EDF, qui souhaitait une augmentation bien supérieure, relève que la hausse annoncée est "modérée". Celle-ci est en moyenne de 0,2 centime d’euros toutes taxes comprises par kilowattheures (tarif bleu), indique EDF.

"A titre d’illustration, l’impact de ce mouvement tarifaire pour un foyer logeant dans une habitation de 100 mètres carrés est compris entre 0,5 et 1,5 euros TTC par mois en moyenne, selon les usages et la consommation d’électricité", avance EDF.

Pour les entreprises et collectivités (tarif jaune et vert), la hausse moyenne est inférieure à 0,3 centime d’euros par kilowattheures, ajoute EDF sans fournir la variation en pourcentage.

Le projet d’augmentation des tarifs de l’électricité, voulu par le PDG d’EDF Pierre Gadonneix qui a réclamé en juillet une hausse de 20% sur trois ans, avait suscité des protestations de la part des associations de consommateurs et des syndicats. Un tel chiffre représenterait une hausse des prix de 6 à 7% par an.

D’après agence

EDF, le mensonge de l’augmentation

Par Martine Orange 14 Août 2009 Mediapart.fr

Avec le recul, la gaffe politique du PDG d’EDF, Pierre Gadonneix, prend sa véritable dimension : il a juste commis l’erreur de vendre la mèche à l’opinion publique.

Lignes Electriques

Car derrière les 1,9% de hausse de tarifs de l’électricité – une hausse raisonnable comme l’a soutenu avec aplomb la ministre des finances, Christine Lagarde –, se cache en fait une révolution tarifaire que le gouvernement n’a pas le courage politique d’assumer.

En pleine crise, il met à bas une partie du système français. A la lecture de leurs prochaines factures, de nombreux ménages vont commencer à mesurer l’ampleur de la cachotterie. Pour eux, les augmentations pourraient s’élever à 6% voire 10% par an. Dans la droite ligne des 20% de hausses sur trois ans demandés par Pierre Gadonneix.

Tout s’est concocté dans la plus grande discrétion. Sans débat public, sans la moindre concertation, le gouvernement a entrepris dans le secret de ses cabinets de rebâtir tout le système tarifaire régulé de l’électricité en France.

L’objectif officiel de cette refonte est de mieux prendre en compte, comme le demandait la Commission de régulation de l’énergie (CRE) les coûts réels de transport et de distribution, afin d’augmenter les tarifs et de favoriser une meilleure concurrence en France.

En sous- main, il s’agit en fait de la pierre angulaire du nouveau système visant à en finir à plus ou moins brève échéance avec les tarifs régulés.

Pour comprendre l’ampleur des changements, il faut se reporter aux années précédentes. L’an dernier, trois lignes seulement avaient suffi dans le Journal officiel du 14 août 2008 pour donner les augmentations des principaux tarifs d’électricité, ceux pour les particuliers augmentant alors de 2%.

Cette année, il n’y a pas moins de vingt pages dans le Journal officiel du 14 août détaillant les différents tarifs pour les particuliers, les professionnels, les entreprises, les prix outre-mer , ou les tarifs entre les heures creuses et heures pleines. Une remise à plat totale.

Il faudra du temps pour pouvoir mesurer la portée réelle des modifications apportées à un système tarifaire par nature complexe , et aujourd’hui volontairement obscurci. Des tarifications ont été supprimées, les modes de calcul pour d’autres ont été totalement révisés.

Mais les changements apportés au système de base pour les particuliers donnent déjà un petit aperçu de ce qui se prépare. Ainsi le prix de l’abonnement (hors taxes) pour les plus petites installations (3 kVA) passe de 21,48 euros à 58, 42 euros, soit 172% d’augmentation. Pour EDF, ces petits compteurs coûtent cher. De plus, rappelle-t-il, ils ne représentent que 8% de l’électricité consommée.

Mais il en va de même pour les abonnements pour la puissance juste supérieure (6kVA) qui forme une bonne partie des abonnements des particuliers ne se chauffant pas à l’électricité : ils passent de 54,48 euros à 67, 47 euros, soit 24% de hausse.

On est très loin de l’esprit de la charte de service public signé en 2005 entre l’Etat et EDF qui stipulait que les prix ne devaient pas dépasser l’inflation. Mais le gouvernement ne semble guère se setnir tenu par la signature de l’Etat.

Les petits consommateurs vont payer pour les gros

Dans son avis sur cette réforme tarifaire, la CRE d’ailleurs ne le cache pas. « Les tarifs bleus résidentiels de petites puissances (3 et 6 kVA) connaissent des augmentations de facture d’autant plus élevées que la consommation du site est faible(plus de 10 % sur des consommations inférieures à 1 000 kWh) », reconnaît-elle.

En revanche, remarque-t-elle, « la facture baisse d’autant plus que la consommation s’élève ». De fait, les abonnements de base pour des puissances élevées diminuent de 15%, quand le prix de kWh pour ces catégories augmente à peine.

En clair, le gouvernement a délibérément choisi de d’imposer les plus faibles, ceux qui consommaient le moins, particuliers comme petites entreprises, au profit des plus gros, dans un calcul parfaitement cynique, au mépris de la crise.

Selon les premières estimations de la CRE, cette réforme tarifaire pour les particuliers et les toutes petites unités professionnelles devrait se traduire par une baisse allant jusqu’à 15% pour 22% des sites qui ont souscrit à de tels abonnements.

Pour les 78% restants, la hausse serait de l’ordre de 2 à 15% – une grande majorité étant entre 2 et 6% –, ce qui représente un surcoût annuel de 20 à plus de 60 euros. Au total, 3 millions de sites pourraient subir des augmentations supérieures à 10% et 1,5 million au-delà de 15%.

Le même mouvement se confirme pour les tarifs industriels : les petits vont payer pour les gros, comme le confirme l’avis de la CRE. « Les baisses de facture les plus importantes sont concentrées sur les sites ayant de fortes consommations.

Les hausses de facture les plus importantes concernent essentiellement les clients à faible consommation. » Manifestement, le gouvernement et en particulier le ministère de l’écologie qui a supervisé tout le processus tarifaire, n’a pas vu de contradiction entre ce dispositif et le Grenelle de l’environnement. Le thème des économies d’énergie reste pour les estrades publiques.

Mais ce n’est pas la seule aberration du système. Alors que EDF est désormais importateur net d’électricité, connaît de grandes difficultés à fournir l’ensemble du réseau en périodes de pointe en hiver, il a décidé de revoir sa politique sur les tarifs dit d’effacement (EJP).

Lors de période de pointe, certains gros consommateurs acceptent de ne plus utiliser d’électricité – de s’effacer du réseau – en contrepartie, ils disposent de prix privilégiés le reste du temps.

EDF semble juger aujourd’hui que ce système lui est préjudiciable : les tarifs EJP vont donc augmenter de plus de 6% afin de dissuader les nouveaux candidats. EDF explique qu’il lui fallait revoir ces tarifs qui ne reflétaient pas la réalité des coûts de transport et de distribution. Mais cela ne change en rien, assure-t-il, sa politique pour les économies d’énergie.

Vers un démantèlement des tarifs régulés

Qui a imaginé ce nouveau système ? Quel responsable politique l’a supervisé ? Pour l’instant tout le monde se cache derrière la technicité de la question pour ne pas en revendiquer la responsabilité, en espérant que tout s’oublie. L’édifice qui se construit sous nos yeux, toutefois, est tout sauf innocent. Car c’est bien la fin des tarifs régulés qui sous-tend toute cette révision.

Il faut s’y préparer, soutient le gouvernement , en rappelant que les tarifs régulés sont prévus par la loi jusqu’en 2010. Mais contrairement à ce qu’il dit, le système régulé n’est pas interdit par la Commission européenne.

L’Autorité de la concurrence le rappelle dans son avis très sévère sur la modification des tarifs. « Quinze pays de la communauté appliquaient des tarifs réglementés pour la vente de l’électricité au 1er juillet 2009 », insiste-t-elle. Certains, poursuit-elle, ont annoncé des aménagements comme l’Espagne. Mais ce dernier pays a choisi de les remettre en cause pour les industriels et de le conserver pour les particuliers.

Le gouvernement français, lui, semble privilégier la voie inverse. Les modes de calcul qu’il met en place paraissent en tout cas l’indiquer. Comme le remarque l’Autorité de la concurrence, la péréquation est désormais en voie d’implosion.

Edf n’a plus l’obligation de couvrir ses coûts dans son ensemble mais pour chaque catégorie tarifaire. Celles-ci sont désignées par arrêté ministériel, sans que l’on sache quels coûts lui sont rapportés.

Tout est fait dans l’opacité, dépendant de l’arbitraire étatique ou de la technostructure. « Une telle solution n’est pas satisfaisante, car elle ne répond pas à l’objectif de transparence assigné au texte et prive les consommateurs de sécurité juridique », note-t-elle.

Ces remarques n’ont pas été entendues. Le gouvernement a désormais les mains libres pour organiser le marché de l’électricité comme il l’entend.

Les appétits privés qui lorgnent sur la rente nucléaire que se sont constitués les Français depuis les années 1970 vont pouvoir intensifier leurs pressions. Ils ont toutes les chances d’être satisfaits.

EDF en court-circuit

JEAN-FRANCIS PECRESSE 10/07/09

Comment abîmer une stratégie d’avenir par une communication calamiteuse : le PDG d’EDF, Pierre Gadonneix, vient d’en faire la démonstration. Sa revendication d’une augmentation tarifaire est légitime à plus d’un titre.

Le PDG d’EDF Pierre Gadonneix, le 30 juillet 2009 à Paris

Depuis un quart de siècle, nous bénéficions, en France, de l’électricité la moins chère d’Europe, une énergie si bon marché qu’elle dissuade toute concurrence étrangère.

Après avoir financé la rente nucléaire, nous continuons d’en percevoir de confortables dividendes. L’un des résultats de cette politique très sociale, c’est que EDF n’investit plus assez pour couvrir une demande exponentielle.

Que, momentanément contrarié dans sa quête de profits à l’international, l’électricien veuille restaurer ses marges sur son marché domestique, il n’y a rien d’anormal.

Mais Pierre Gadonneix l’exprime publiquement au pire moment et de la pire manière qui soient. Réclamer une hausse des prix deux jours après avoir emprunté 3,3 milliards d’euros aux Français, c’est laisser croire, à tort, aux consommateurs qu’ils paieront les intérêts versés aux épargnants.

Prendre le gouvernement de court sur un terrain aussi sensible, sans habiller ses exigences financières d’aucune considération écologique, c’est s’attirer avec certitude une riposte cinglante. La même que l’an dernier, d’autant qu’EDF n’a guère accompli entre-temps les efforts de productivité demandés.

Au milieu d’un concert de critiques, il a fallu de l’abnégation à la ministre de l’Economie, Christine Lagarde, pour finir par convenir que la question (mal) posée n’était pas inconvenante.

Une autre l’est peut-être : le PDG d’EDF peut-il continuer à fonctionner en court-circuit avec son actionnaire principal ? L’épreuve de force avec l’Etat n’est sans doute pas le plus sûr moyen d’ébranler l’archaïsme du contrôle des prix de l’électricité.


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