AID Association initiatives dionysiennes
Une série d’articles sur la transition écologique

Transition écologique : seule solution, l’a-croissance

par Bruno Bourgeon

mercredi 25 septembre 2013 par JMT

Les sources alternatives d’énergie non fossiles seront-elles en mesure de répondre à la demande énergétique de l’ensemble des pays, et maintenir la civilisation industrielle actuelle ? La réponse est non.

Croire que l’innovation technologique puisse résoudre la déplétion fossile, en substituant d’autres ressources au pétrole, est une erreur. En effet, la recherche de solutions en amont de l’amenuisement d’une ressource n’est pas récente : nous (l’humanité) avons déjà inventé toutes sortes de stratégies, comme l’accroissement de l’offre ou l’augmentation du rythme des extractions des matières premières. Cela n’a pas empêché l’effondrement de maintes civilisations.

L’élan vers la croissance est si puissant qu’apparaît un mysticisme vers la solution miracle ou l’inventeur sauveur. La technologie elle-même est vue comme un culte à l’ « énergie libre », qui permettrait la libération de l’Homme des contraintes matérielles, qui aboutirait à l’éveil spirituel, qui mettrait un terme aux guerres pour le contrôle des ressources (car toute guerre est économique), qui exprimerait la fin du labeur ou de l’exploitation humains, le paradis retrouvé !

Ceci est irréel. Car nous vivons déjà avec cette énergie libre, pratiquement gratuite, extrêmement concentrée, c’est le pétrole. Concentrée : un seul litre d’essence produit autant d’énergie qu’un être humain pendant 50 heures de travail.

Gratuite : un seul litre d’essence coûte 10 minutes de travail à salaire minimum. C’est un rapport de 300 pour 1. Quelle société ne verrait pas d’un bon œil un individu disposant de 300 esclaves énergétiques ? Et qu’avons-nous fait de cette manne ? Nous nous sommes multipliés, avons accru nos consommations, nos déchets, et avons mis en péril la majorité des écosystèmes.

Comment alors imaginer que nous nous comporterions différemment si nous disposions d’une énergie gratuite, même non polluante ? Car nous devrons nous nourrir, répondre aux besoins de notre population croissante, à nos modes de vie.

La tentative de trouver de nouvelles sources énergétiques reviendrait à continuer nos gaspillages et nos hyperconsommations. Sans compter nos autres dépendances au pétrole : industrie agro-alimentaire (engrais, engins mécaniques, pesticides), cosmétiques, matières plastiques, bitume, carrosseries des voitures, colorants et conservateurs alimentaires, cristaux liquides des smartphones, …

Croître dans un monde fini est impossible. Nous ne pouvons continuer ainsi. Nous n’avons plus le choix. Nous devons :

1°) réduire, systématiquement, et dans une atmosphère de coopération, notre population ;

2°) relocaliser nos systèmes économiques ;

3°) optimiser l’efficacité de nos consommations énergétiques ;

4°) les énergies renouvelables n’auront de sens que si nous les adoptons mondialement tout en réduisant l’ambition du projet humain.

Ces tâches, véritablement difficiles à entreprendre, nous garantissent les meilleures chances face aux déplétions fossiles. Serons-nous capables de les mener ? Pourrons-nous revenir à un régime économe en ressources, en énergie, un régime socialisé, sobre, partageur, localisé et décentralisé ?

En attendant l’avènement d’une gouvernance mondiale éclairée qui tende dans ce sens, commençons par éclairer notre voisinage, car c’est du bas, au niveau local, où que nous soyons, que doit sourdre cette espérance. Il y a urgence.

Faute de place, nous aborderons ultérieurement des exemples pratiques illustrant les quatre points ci-dessus, pour ne pas rester dans l’abstraction vaine.

Bruno Bourgeon, membre EELV Réunion Merci aux "rewriteurs" :-)

De la décroissance à l’a-croissance

Serge Latouche

samedi 4 juillet 2009

Dans cet entretien, Serge Latouche explique clairement son itinéraire et les grandes lignes de sa pensée.

En tant qu’économiste, qu’est-ce qui vous a amené à devenir une des références de la décroissance ?

Je suis un économiste atypique venu à la décroissance depuis 2002… Auparavant, j’étais Président de l’association « Ligne d’Horizon – les amis de François Partant » consacrée à la critique du développement et membre de l’Internationale informelle des « Disciples d’Yvan Illich ». Cette internationale était composée de personnes du Tiers-Monde comme Vandana Shiva en Inde, Gustavo Esteva au Méxique, Majid Rahnema en Iran, etc. ou de gens ayant travaillé dans le Tiers-Monde et ayant vu l’échec du développement.

Nous étions d’accord sur le fait que le développement était la poursuite de l’occidentalisation du monde commencé avec le colonialisme et l’impérialisme. On voulait savoir comment sortir du développement, dans les pays du Sud mais aussi dans ceux du Nord où seuls quelques marginaux comme José Bové s’installant dans le Larzac acceptaient cette idée.

Après la Chute du mur de Berlin on a été rattrapé par les crises successives (écologique, fin du fordisme, etc.) et on nous demandait ce qu’on proposait à la place.

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